Mieux se nourrir pour mieux vivre
42 ans. C’est le temps qui s’est écoulé depuis que Diane Aubin et Jean-Guy Lacelle ont choisi de devenir entrepreneurs. 42 ans durant lesquels les orientations et les stratégies d’affaires ont maintes fois été revues, sans jamais altérer les fortes valeurs familiales qui ont toujours guidé les moindres décisions. La Ferme la Rose des Vents, une entreprise de cœur et de passion.
Tour à tour producteurs laitiers et bovins, les promoteurs de la Rose des Vents ont, depuis 2000, dirigé leurs activités vers le poulet de grains, offrant également des services d’abattage de volaille pour les éleveurs des Hautes-Laurentides. La décision de se spécialiser a été un tournant majeur dans l’entreprise, apportant un vent de fraîcheur aux produits transformés et une offre plus diversifiée pour les consommateurs de poulets naturels, nourris au grain, sans hormones ni antibiotiques.
Quand les enfants s’en mêlent
Les quatre enfants du couple ont grandi à la ferme, avec des parents qui travaillent sans compter les heures. Cela ne les a pas empêchés de revenir aux sources et de devenir, pour deux d’entre eux, actionnaires à leur tour. « Je ne me serais pas vue ailleurs », d’affirmer Myrianne, tout de suite appuyée par sa sœur Geneviève. À titre d’actionnaire s’est aussi ajouté Patrick Sénéchal, le conjoint de Geneviève.
Bien sûr, la relève a une vision différente de l’entreprise. Où elle doit se rendre, comment elle peut y arriver; la jeunesse a des réponses qui grafignent parfois les convictions parentales. Leur père a une superbe analogie pour expliquer cela : « Une entreprise familiale, c’est comme un arbre. Les enfants représentent les feuilles qui, plus hautes, ont une vue plus large. Le tronc, c’est-à-dire les parents, permet d’assurer une solidité à la relève. En ayant une vision différente, nos enfants amènent l’entreprise ailleurs; c’est très positif. »
Les défis de la popularité
Les promoteurs de la Ferme la Rose des Vents ont bénéficié d’une flambée d’intérêt pour les produits régionaux. « Les gens ont cessé d’aller au restaurant, on a vu une véritable progression de nos ventes en ce qui a trait aux produits transformés et congelés. Les gens ont délaissé les grands centres extérieurs à la région, ce qui a permis aux producteurs locaux de se faire connaître, de se démarquer », explique Geneviève.
Ainsi, les ventes ont explosé tant sur la boutique en ligne de la Rose des Vents que dans les quelque 100 points de vente québécois. Ce qui entraîne un défi considérable, c’est le recrutement d’une main-d’œuvre pouvant répondre à la demande. « Maintenant, lorsqu’on passe une entrevue, c’est l’entreprise qui doit se vendre! » précise Geneviève, responsable des ressources humaines. Pour pallier à ce manque de personnel, les Lacelle songent à automatiser certaines de leurs opérations. « Nous préférerions accroître notre équipe de travail, nous formons une belle grande famille avec nos 25 employés actuels. Mais le besoin de main-d’œuvre est trop difficile à combler. » Les entrepreneurs ont également débuté un processus d’amélioration des opérations, des méthodes de travail et de l’aménagement de l’espace afin d’optimiser la production.
La Ferme la Rose des Vents aura certainement une place de choix encore longtemps dans l’assiette des Québécois. Avec une production annuelle de 100 000 poulets, son slogan « Mieux se nourrir pour mieux vivre » n’est pas près de se démoder.