Poursuivre ses opérations en temps de confinement
Boutique de Ferme-Neuve fermée, 75 points de vente ouverts à la place de 200, annulation d’expositions à venir et de partenariats potentiels, incertitude quant à l’ouverture de la Cantine Pollens & Nectars en juin prochain et aux 40 employés à temps partiel qui devraient être embauchés…
Bilan : 50 % des activités régulières sont en cours, le reste étant sur pause avec des chutes de revenus similaires. Malgré cette situation complexe et les décisions difficiles qui devront peut-être en découler, les propriétaires des Miels d’Anicet, Anne-Virginie Schmidt et Anicet Desrochers, demeurent positifs.
Tissés serrés malgré la distanciation
L’esprit d’équipe est solide aux Miels d’Anicet. Ce qui est essentiel pour la santé de tous, selon Anne Virginie Schmidt. « Même si on est loin les uns des autres, nous arrivons à nous sentir ensemble », explique l’entrepreneure. Considérée comme un service essentiel en alimentation, l’entreprise peut poursuivre ses opérations avec quelques employés sur place. « Nous avons beaucoup d’espace, chacun travaille dans son unité de production, selon des horaires fractionnés et il est assez facile d’éviter les contacts. »
Alors que certains sont en télétravail, la mise en place d’une réunion quotidienne est bienvenue. « Je pense que mon rôle en tant qu’employeur est de les rassurer, de les tenir informés en toute transparence, d’écouter leurs craintes, de leur expliquer les processus sanitaires rigoureux que nous mettons en place et de leur donner confiance. Nous dressons ensemble un bilan de ce qui a été réalisé et de ce qui s’en vient. Je sens que c’est ma responsabilité. »
Revoir sa stratégie marketing
Hausse des commandes en ligne et des livraisons oblige, l’entreprise en profite pour revoir son approche client. « Les gens consomment davantage en ligne, ce qui entraîne une nouvelle clientèle. Nous soignons et personnalisons notre service à la clientèle afin que ces clients demeurent fidèles à nos produits lorsque tout ceci sera derrière nous. » Ainsi, chaque commande livrée est rehaussée d’un message personnalisé. Une cliente a même téléphoné aux Miels d’Anicet à la réception de son colis, le trémolo dans la voix, pour les remercier de cette attention.
Les réseaux sociaux de l’entreprise sont aussi fortement mis à contribution dans ce contexte particulier. Anne-Virginie et Anicet ont choisi d’être proactifs et non réactifs. Regarder le train passer et espérer, peut-être, pouvoir s’accrocher au dernier wagon, non merci. Les entrepreneurs veulent profiter de la situation pour pousser leur stratégie marketing et mettre de l’avant des pratiques de vente avantageuses. L’augmentation des ventes en ligne demeure cependant insuffisante pour combler les pertes de l’entreprise.
Les abeilles n’attendent pas la fin du confinement
L’inquiétude règne particulièrement autour des ruches. Les abeilles doivent sortir de leur ruche à la première semaine d’avril, ce mois et les deux suivants étant consacrés à préparer la saison de butinage. Des employés étrangers viennent généralement prêter main-forte. Pourront-ils traverser la frontière? Arriveront-ils à temps? Les apiculteurs sont dans l’incertitude, mais prêts à travailler doublement pour la santé de leurs abeilles. « Ouvrir les ruches, c’est toujours un moment excitant pour nous. Ça fait du bien de revoir la nature s’éveiller, c’est un agréable sentiment d’apaisement qui met un baume sur le stress et tous les bouleversements causés par ce virus. »