Faire sa publicité sur le dos des clients
Ils sont à peine 300 au Canada et Donald Nault, propriétaire de l’entreprise Nault Va Style, est très fier d’en faire partie. Bienvenue dans l’exceptionnel métier de fourreur et de ses défis!
En 1978, Donald Nault a quitté son atelier de Nominingue pour avoir pignon sur rue à Mont-Laurier. Cet intriguant commerce à la porte grillagée recèle de véritables chefs-d’œuvre, des créations uniques et originales de fourrure qui n’ont rien à envier aux manteaux de fourrure de nos grands-parents! Évoluant avec son industrie, Donald a, depuis ses débuts, délaissé la conception de longs manteaux pour adapter son offre aux goûts de la clientèle d’aujourd’hui : la fourrure se combine désormais à d’autres matériaux pour créer des vêtements de la vie de tous les jours, des mitaines, des semelles, des foulards et une panoplie d’accessoires qui font tourner les regards… et permettent à Nault Va Style de faire sa publicité sur le dos des clients!
Redorer l’image du métier
Il y a quelques années, la fourrure a subi une condamnation sans appel en raison de prises de position de personnalités publiques. Les arguments de Donald Nault en faveur de la fourrure sont pourtant solides : la fourrure synthétique, fabriquée à partir de pétrole, est non recyclable, contrairement à la fourrure naturelle. Cette dernière a de plus une durée de vie beaucoup plus longue et s’insère dans une consommation durable. L’entrepreneur ne compte plus les manteaux vieux de plusieurs décennies auxquels il a donné une deuxième vie! « Contrairement à la croyance populaire, on ne détruit pas la nature. Ça serait se faire hara-kiri. Quel entrepreneur souhaiterait cela? »
Le défi de la relève
Le promoteur ne se raconte pas d’histoire : la relève est quasi inexistante pour son secteur d’activité. À la veille de diminuer son rythme de travail (pas question de parler de retraite avec ce passionné), Donald n’a actuellement qu’un choix : mettre la clé dans la porte de la boutique lauriermontoise et retourner à ses premiers amours, c’est-à-dire créer et vendre à partir de son atelier de Nominingue. « Comme j’ai monté mon entreprise tout en travaillant dans le domaine de la santé, je prépare mon changement de rythme en planifiant la suite. » Ainsi, des points de service sont en développement depuis quelque temps, s’ajoutant à ceux établis à Paris et à Strasbourg il y a 15 ans.
Momentum, flair et expérience
Choisir le bon moment, avoir du flair et acquérir de l’expérience, ce sont trois éléments gagnants, selon le propriétaire de Nault Va Style. « Avant de lancer sa propre affaire, il faut atteindre une certaine crédibilité. Il faut faire ses devoirs et connaître son produit. » Une approche que Donald a mise en pratique avec des allers-retours fréquents à Montréal pour apprendre le métier. « Le flair, ça ne s’apprend malheureusement pas mais ça se développe en écoutant ses intuitions, en restant connecté sur le milieu des affaires et en acceptant de sortir de sa zone de confort. C’est ainsi qu’on est le plus apte à reconnaître le momentum, ce moment parfait pour démarrer son entreprise. »