Quand l’entrepreneuriat devient une mission sociale
Préscillia Pilon est à la tête d’une entreprise qui s’inscrit dans un changement de culture majeur. La mission zéro déchet lui colle à la peau et c’est avec cette vision sociale positivement contagieuse qu’elle accueille chacun de ses clients à l’épicerie écologique Vrac Éco.
Partir de zéro et viser le zéro… déchet
Lorsqu’elle a lancé l’idée d’ouvrir ce type de commerce à Mont-Laurier il y a trois ans, personne n’y croyait. Sauf elle. Son acharnement et son entêtement à prouver que la population des Hautes-Laurentides était prête à effectuer ce virage vert ont été largement salués depuis. Chaque jour où Préscillia ou l’une de ses deux employées (déjà deux, après seulement un an et demi d’opération) se trouvent derrière la balance où circulent les pots de verre et les sacs en papier brun, entre cinq et dix nouveaux clients se pointent. Curiosité, bouche-à-oreille, vitrine attrayante, envie de faire sa part pour la planète, toutes les raisons sont bonnes pour franchir la porte de Vrac Éco, située au 430, rue Mercier à Mont-Laurier.
Un ADN entrepreneurial
Ayant grandi avec des parents qui collectionnent les entreprises (depuis 20 ans, c’est à la Fromagerie le P’tit Train du Nord qu’ils exercent leur passion) et ayant possédé un salon de coiffure durant cinq ans, l’idée de créer une épicerie écologique n’effrayait pas la jeune promotrice. Soutenue par sa famille, elle a su donner vie à un projet audacieux et durable. « Je me suis lancée dans le vide et j’ai avancé à petits pas, selon mes valeurs et mes croyances. Quand mes clients me disent à quel point ils trouvent facile de réduire leurs déchets, ça affermit encore plus mon choix », confie celle qui, à huit ans, faisaient du porte-à-porte dans son quartier pour vendre des babioles!
Mission sensibilisation
Au-delà des objectifs d’affaires, l’entrepreneure se donne la mission de sensibiliser et d’éduquer les gens vers une façon de consommer différente. Chez Vrac Éco, on apporte ses pots (ou on se les procure au commerce) et on achète en vrac. Céréales, noix, épices, produits nettoyants, sucreries et bien plus permettent de réduire considérablement les déchets. « Au Québec, un individu produit en moyenne 749 kilos de déchets par année. Avec ma famille de trois enfants, nous en produisons dix à douze. C’est simplement une question d’habitude. En plus, acheter en vrac permet d’économiser entre 10 et 30 %, le coût moyen des emballages », ajoute-elle.
Étant la première à vendre du lait en vrac au Québec, Préscillia s’est rapidement bâti une crédibilité dans le milieu du zéro déchet. En processus d’amélioration continue, elle s’est jointe à l’Association québécoise Zéro Déchet, est devenue ambassadrice du Circuit Zéro Déchet à l’échelle de la MRC et s’informe constamment des nouveaux produits sans agent de conservation, locaux si possible, dont pourrait bénéficier sa clientèle.
Préscillia est définitivement une fille de projet. Celui qui occupe maintenant ses pensées? Démarrer un projet-pilote d’accompagnement aux familles vers le zéro déchet, en collaboration avec les municipalités. Avis aux gens concernés…